Cette exposition au cloître nord de la chartreuse de Molsheim, rappelle la présence des pères et frères Chartreux durant presque deux siècles de 1598 à 1792.
Discerner, éprouver, questionner, s’approcher, seraient au plus près de la démarche de Véronique Boyer.
L’éblouissement de St Paul sur le chemin de Damas nous fait entrer dans le mystère d’une présence/absence. Paul est projeté à terre, environné de lumière. Il se relève du sol, et, les yeux ouverts, il ne vit rien. Commentant ce passage, Maître Eckhart dit : « Or ce rien, ce néant, était Dieu. » (Sermon 71).
A propos de cette présence/absence chez la grande mystique Veronica Giuliani (1660-1727), Pietro Citati écrit : « L’âme a accompli son terrible voyage pour trouver la lumière et elle découvre les ténèbres ou une lumière plus inquiétante que les ténèbres ; elle a cherché la plénitude de Dieu et rencontre son absence. Elle a désiré l’amour et connaît l’aridité. Autour d’elle, il y a le néant qu’elle avait pensé remplir avec Dieu, et pourtant, elle sait ou espère, ou rêve que ce néant, ces ténèbres, ce non amour constituent l’expérience suprême de sa présence ».